Le Café des Quais,

c’est l’occasion de se retrouver tout au long de l’année et de découvrir des films documentaires hors période du festival.
Pour ne pas rater ces soirées Café des Quais, la page FB Les Quais de l’Aventure est actualisée régulièrement.

Café des Quais

2e Café des Quais 2025 – 13e édition

le jeudi 27 mars à partir de 19h30 Soirée 2 films

1e Film : Andréa

Réalisé par : Maxime Moulin
40 minutes, sous-titré pour les sourds et les malentendants 

Synopsis  : En escalade, il y a la grimpe mais surtout une voie vers la rencontre de l’autre. Avec sa famille, Nina Caprez, grimpeuse suisse, se lance dans un voyage au Maroc à bord d’Andrea, leur camion aménagé, à la rencontre des cultures et des grimpeurs locaux. Mais le voyage et les imprévus de la vie vont révéler leurs joies, leurs angoisses et leurs personnalités profondes. Une nouvelle voie s’ouvre alors.
Icône de l’escalade suisse, Nina Caprez a rapidement délaissé les compétitions d’escalade pour des ascensions spectaculaires sur les falaises du monde entier. Avec le temps, elle se lance sur des projets plus humanitaires, basés sur la rencontre avec les autres.
Un documentaire sur l’humain. Le documentaire Andrea n’est pas seulement un film sur l’escalade, mais une ode à la vie, aux rencontres et aux émotions.
« Bien que ce sport soit toujours présent en toile de fond, le cœur du film porte sur le voyage, la rencontre, la vie de famille, et sur la manière dont toutes ces facettes se rejoignent à travers l’escalade. C’est avant tout un film humain, sur les émotions, les relations. Nous nous sommes rendus vulnérables dans ce projet. Personnellement, j’en avais assez d’être perçue uniquement comme une « machine suisse » qui enchaîne les voies difficiles. C’est certes une compétence que je maîtrise bien, mais la vie ne se limite pas à cela. Comme tout le monde, je traverse des moments difficiles, et j’avais envie de partager cet aspect de ma vie. »

2e Film : Un automne en Alaska

Réalisé par : Patrick GLOTIN
60 minutes, en présence de Patrick Glotin 

Synopsis  : En septembre 2021, Patrick Glotin réalise son rêve, passer deux mois en solitaire au bord du Pacifique sur une plage de l’Alaska. Il se retrouve face à lui-même, à son rapport au monde et aux animaux (en particulier les ours bruns) et à l’absence.
Au sujet du film, l’idée de m’isoler du monde date d’il y a plus de 50 ans. Lorsque nous  partions en voiture avec mes parents et traversions des paysages, les profonds sillons de la forêt de production de pins des Landes, les couloirs d’avalanches et les crêtes des Pyrénées, balayées par les vents d’altitude, attiraient toujours mon regard et mon esprit. J’avais déjà envie de prendre un sac à dos et que mes parents me déposent, les laissant aller aux bruyantes stations de ski où l’on passait beaucoup de temps à faire la queue dans le fracas des cannes métalliques se coltinant les unes aux autres avant de vous projeter hors sol, vers un tracé périlleux où vous risquiez à tout instant de vous retrouver le nez dans la neige et la jambe fracturée. Il n’y avait personne avec moi dans mes rêves, je m’orientais seul, cassais la croûte sur un névé, contemplatif, essayant de comprendre le mouvement des aigles, des vautours et des troupeaux au fil de la journée et des saisons. La notion de ‘’cabane au Canada’’ est venue très tôt avec ces pensées, un refuge  pour m’abriter de la sauvagerie, un ‘’balcon en forêt’’. Devenu jeune  adolescent, j’ai vite goûté à des moments de trop courte réclusion,  retour à la voile seul au couchant, instants de rêveries au contact de mes paysages de jeunesse, parties de chasse et de pêche en solitaire à ne partager qu’au retour. Des livres m’accompagnent, de Frison-Roche, de Monfreid, de Kessel et de Jack London. Ils m’emmenaient, comme la voiture de mon père, aux portes des grandes aventures, sans que je ne sois capable de m’y jeter complètement. Sans doute ai-je su très vite que je n’irai pas jusque-là ; Je n’en avais qu’à moitié le courage. J’avais une admiration sans borne pour ces personnages totalement libres, sachant mettre en jeu leur vie pour exister. Et cela se confirma au fil de mon existence. Car en effet, je n’ai vécu, au travers de mes activités professionnelles et personnelles, que de petites aventures. Je m’arrêtais au camp de base, là où les vrais aventuriers commençaient à éprouver, jusqu’au sommet, dans leurs efforts prodigieux et leurs souffrances, de folles sensations. J’étais subjugué par la force de la nature, son imprévisibilité, les dangers à l’affût. Mais j’étais tout aussi fasciné par ces hommes et ces femmes qui couraient les forêts et les montagnes, les marécages et les déserts, traversaient des pays en  guerre. Certains vivaient avec des singes, d’autres cherchaient des  filons d’or et se battaient au couteau, un autre encore, passait la nuit  dans une sorte de hamac qu’il venait de visser dans une proie verticale à 4000m d’altitude avec, en dessous de lui, 1000 mètres de vide. Avides  d’expériences, de connaissance, de paysages et de liberté, ils me laissaient sur place. Sans doute le système et le confort dans lequel je m’étais installé, a nui à ma témérité et m’interdisait l’aventure totale, l’engagement. Une aventure engagée, lorsque l’on parle de  nature, est, à l’image de l’alpinisme ou du surf dans les grandes  vagues, un moment, un itinéraire, un voyage, un exercice où l’erreur n’est que très peu tolérée. On se retrouve vite dans une situation périlleuse.  Là n’est pas proprement le projet d’un automne en Alaska. Je ne veux pas mettre ma vie en danger et de cela faire un film. Mais je  souhaite cette fois-ci, aller un peu plus loin dans une aventure un peu plus inquiétante, plus incertaine. C’est que je veux flirter avec les sensations d’une coûteuse liberté, éprouvée par ceux que j’ai toujours admiré. Et la liberté n’est pas le gage d’une vie heureuse. L’être affranchi doit faire abstraction de ce qu’il laisse derrière lui et supporter les nouvelles règles du monde libre car il a lui aussi ses limites, ses contraintes, ses lois.  Aurai-je suffisamment de connaissances et serai-je assez prudent pour mener ce projet jusqu’au bout ? Et de cette aventure très personnelle, je veux laisser une trace comme le firent les écrivains voyageurs.

Dans ce film Un automne en Alaska, je n’aurai aucun contact avec qui que ce soit, pendant 2 mois, à priori. Sans aucune possibilité de communiquer, l’homme privé de ses liens sociaux, sans congénère, alors se concentre sans doute sur lui-même, sur son existence et, pour se sauver de la démence ou seulement de l’ennui, il doit aussi s’accrocher à quelque chose. Les tâches en cabane prennent part à cette occupation, suffisent presque  mais c’est dans la nature alors que l’on doit se jeter pour y trouver les richesses et son propre accomplissement. En retrait de ma vie conventionnelle (conventionnée), je veux goûter à une autre vie, celle dans laquelle je me suis souvent imaginé, dont j’ai souvent ressenti les odeurs, l’humidité et la chaleur, la solitude, à travers les récits des autres. Intellectuellement en circuit fermé, me retrouvant seul à faire bouillir la marmite de mes pensées, à l’abri de toute contrainte et de tout divertissement liés à notre vie moderne, loin des autres et au  niveau de tous mes sens envahis par la nature, c’est bien une expérience dont il s’agit, un voyage vers l’inconnu. Mais aussi un film à faire, un carnet de bord à tenir, dans une nature à découvrir. Et des livres à lire. Une chose est bien certaine, je ne crains pas l’ennui. Mais, au fond de moi-même, inconsciemment, que vais-je vraiment y chercher ?

Plein tarif 8 €, Tarif réduit 6 € et moins de 25 ans 4 €.
Ce 13e Café des Quais, se déroulera à l’École 3IS Bordeaux à Bègles avec un film.
Lien d’accès billetterie :